Manger.
je sens encore le bois de la chaise sur mes épaules et j'entend encore le claquement qui frappe sur tes oreilles. je me souviens de ce bruit sourd et de la douleurs qu'il provoque comme si il datait de ce matin. ça fais trois ans pourtant. trois ans que je ne sen plus rien. que je ne l'entend plus. mais ça reste présent dans la tête et sur le corps. comme ci a chaque fois que je voulais manger ils étaient la, a m'observer, prêt a réagir, a dire non ta pas le droit.
je sen encore les brûlures. la chaleur du feux sur mes jambes. tes larmes qui coulent. parfois j'ai encore l'impression d'être enchaîné a tous ces murs que je n'ai jamais pus supporter. j'ai encore cette sensation de vertige du moment ou je devait tracer nos excuses avec ton sang. je me souviens que pour une glace tu aurait fait n'importe quoi. finalement t'en a jamais mangé. et je crois que c'est mieux comme ça. la douleur ne s'arrette pas. elle ne s'arrette jamais
j'ai découvert un nouveau monde. il est magique. il a quelque chose qui fait qu'une fois qu'on le connais on finit par l'aimer. même si il fais peur, même si il est pleins d'inconnus. c'est un monde différent ou manger n'est pas synonyme de mort lente et douloureuse ou de péché impardonnable qui conduira en enfer même en restant sur terre comme on a pus nous le faire croire. non, c'est différent. c'est beau. c'est un peu ce que tu étais. t'aurais eu ta place dans ce monde, j'en suis persuadé. tu l'aurais aimé. pourtant la douleur ne s'en vas jamais. elle reste. parfois elle s'endort mais elle se réveille au moindre bruit, au moindre geste. pour un regard ou un objet.
tu te souviens de cette baignoire ou ils ont voulus nous noyer? de cet arbre ou elle a voulu nous brûler? des plaques électriques et des cloques qui se formaient? du froid du carrelage? de la chaleur qu'il prenait quand on l'innondait de sang et de larmes? je peu pas m'enlever du crane le aye que tu hurlait. ni le silence qui suivait quand ta tête l'avait un peu trop heurté.
la douleur elle ne s'en vas jamais. de la haut je sais pas si tu la ressent encore mais je te demande de m'aider. pour avoir une chance de pouvoir continuer a découvrir ce monde tu dois me faire oublier. tu dois me laisser t'oublier et arrêter de briller dans le ciel. c'est trop dur de sentir ta désapprobation de si loin. c'est trop dur de me rappeler chaque instant la douleurs que t'avais dans les yeux. celle qu'on ressentaient tous. c'est trop dur de me rappeler la seul fois ou on a vraiment essayer de manger. ca fais encore mal.
trois ans pourtant. combien encore il en faudra?
tu me manque tu sais.